Critique : Kung Fury ou quand les années 80 reviennent en force
Sortant de l’imaginaire des suédois de Laser Unicorns, Kung Fury est un de ses projets aussi ambitieux qu’intéressant qui fleurissent sur internet entre deux vidéos de lolcats. Le film, se voulant héritier des années 80, a bénéficié d’une campagne Kickstarter, réunissant 630 00 $ au total sur les 200 000 initialement demandés. Tout cet argent a permis au réalisateur/scénariste/acteur David Sandberg de produire 30 minutes de son film. C’est donc le 28 Mai 2015 que Kung Fury s’est dévoilé au monde et a montré ses petites 30 minutes d’action. Le film mérite-il 30 minutes de votre temps ? Peut être bien.
Do it like a True Survivor
Kung Fury raconte l’histoire d’un ex-policier qui, après s’être fait frapper par la foudre et mordre par un cobra en même temps, à développé une prédisposition impressionnante pour le Kung Fu, faisant de lui le justicier connu sous le nom de Kung Fury. Depuis, il est le policier le plus efficace de Miami, et aide la police locale à combattre le crime qui gangrène sa ville. Tout se déroule plus ou moins normalement pour Kung Fury, jusqu’au jour où Hitler se manifeste dans les rues de Chicago, n’hésitant pas à tuer le commissaire du MDPD au téléphone (vous comprendrez). Après avoir compris qui il était, Kung Fury décide de retourner dans le temps et d’éliminer la menace avant qu’elle se manifeste.
Nazis, Dinosaures & Vikings
Ici Hitler, un maître en Kung-Fu, est devenu le Kung Führer sous le Troisième Reich
Vous l’aurez compris, le pitch de Kung Fury est totalement barré, et la réalisation est à l’image de son scénario : étrange. Des machines d’arcades meurtrières, des dinosaures qui tirent des lasers, des vikings équipés de gatling, il est clair que Kung Fury ne se prend pas au sérieux. Cependant, le film est tout de même bourré de qualité, notamment son humour, ses personnages ou encore ses combats, relativement bien chorégraphes. De même, certains plans du film sont de toute beauté. Côté scénario, le film reprend superbement bien les clichés et le style des années 80, tout en nous proposant un film d’action des plus énergiques, l’excellente bande-son contribuant pour beaucoup à ce dynamisme. On saluera notamment la magnifique scène d’introduction du film où Kung Fury met une méchante raclée à une borne d’arcade robotique.
Malheureusement, le film est très court et cela se ressent dans la progression du héros dans sa quête : une quête totalement rushée dont les différentes étapes sont bouclées en une petite dizaine de minutes chacune. Cela donne l’étrange impression d’avoir un film de 2h dont la durée à été raccourcie faute de budget. C’est dommage, d’autant plus que le manque de budget du film se ressent tout le long du visionnage.
« Cheap » tune
Vous le savez, Laser Unicorns a lancé une campagne de financement participatif pour pouvoir réaliser Kung Fury. Réunissant plus de 3 fois la somme initialement demandés, les réalisateurs ont pu se lancer dans ce qui semblait être la meilleure idée de cette décennie. Malheureusement cela n’a pas l’air d’être suffisant puisqu’il nous est donné un film aux effets spéciaux parfois assez moches, et à la réalisation parfois bancale, donnant un film assez inégal dans son rendu, certains plans étant particulièrement beau et contrastant totalement avec certaines scènes allant du moyen au franchement moche.
Le parallèle bizarre de fin
Comment en vouloir à un film qui met en scène une borne d’arcade robotique ?
Mais, malgré tout ces défauts, on a du mal à en vouloir à Kung Fury, car Kung Fury est comme cet enfant qui casse le vase en arrosant les fleurs, il est tellement empli de bonne volonté que l’on ne lui en tient pas rigueur. De plus, Kung Fury est visionnable gratuitement sur Youtube et sur Steam, largement de quoi faire pencher la balance en sa faveur. Et à toi qui attends une réponse définitive à la question d’introduction : oui, Kung Fury mérite amplement 30 minutes de ton temps.