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Science

Les deux seules grenouilles considérées comme venimeuses

Nicolas

Date de publication :

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Les deux seules grenouilles considérées comme venimeuses

Au cours de l’histoire de la vie sur Terre, les animaux ont développé toutes sortes de mécanismes de défense uniques et bizarres. Mais la frontière entre « toxique » et « venimeux » est souvent la plus déroutante, une distinction floue au point que les termes sont utilisés presque de manière interchangeable. Les scientifiques établissent cependant une distinction essentielle entre les deux, et la comprendre peut faire la différence entre la vie et la mort dans le règne animal (ou le règne animal, si vous cherchez à être technique).

Les animaux venimeux sont dangereux si l'animal (et ses toxines) est touché ou consommé ; les animaux venimeux sont ceux qui peuvent injecter activement leurs toxines via un système de distribution biologique. Les centaines d’espèces de grenouilles venimeuses vivant en Amérique centrale et en Amérique du Sud, par exemple, ont acquis une notoriété internationale en raison de leurs couleurs emblématiques et envoûtantes ainsi que de leur extrême toxicité et des risques qu’elles présentent pour les humains et les autres animaux.

Mais en 2015, des chercheurs ont découvert quelque chose d’extraordinaire : deux espèces de grenouilles brésiliennes capables d’utiliser leurs sécrétions toxiques comme une arme avec précision et intention. Leur découverte a changé ce que les scientifiques comprenaient auparavant sur la prévalence des amphibiens venimeux dans la nature.

Les grenouilles épineuses qui donnent un coup de tête aux prédateurs

Les vedettes de cette étude scientifique, publiée dans Current Biology, sont la grenouille à tête casque de Bruno (Aparasphenodon brunoi) et la grenouille de Greening (Corythomantis greeningi), deux espèces dont les toxines sont plus puissantes que même le genre mortel de serpents vipères venimeux connu sous le nom de Les Bothropes. Ce qui rend ces deux espèces uniques n’est pas seulement leur toxicité ; c'est la manière sophistiquée dont ils sont capables de transmettre leurs toxines à leurs ennemis. Les deux grenouilles possèdent des épines osseuses autour de leur crâne, en particulier près de leur nez, de leur mâchoire et de leurs yeux.

Lorsqu'elles sont confrontées à un prédateur, les grenouilles leur donnent essentiellement un coup de tête, fléchissant et étendant la tête pour pousser ces minuscules os vers l'avant. Les os captent le venin lorsqu'ils traversent les glandes cutanées toxiques et le transfèrent au malheureux animal qui les précède. Un prédateur qui reçoit une telle piqûre va passer un mauvais moment. Alors qu'il collectait un spécimen de grenouille de Greening pour l'étude, un chercheur s'est vu injecter par inadvertance une dose de sa toxine dans la main, provoquant une « douleur intense » irradiant dans tout le bras pendant cinq heures. Heureusement pour le chercheur, le venin de grenouille de Greening est l’arme la plus douce des deux espèces, étant « seulement » deux fois plus puissant que celui des serpents pitvipères Bothrops.

Les auteurs de l'article ont noté que ces deux espèces pourraient ne représenter que la pointe de l'iceberg et qu'une étude plus approfondie d'autres espèces d'amphibiens venimeux pourrait révéler qu'elles devraient également être classées comme venimeuses. Si vous souhaitez en savoir plus sur les espèces végétales et animales rares, consultez nos explications sur les causes de l'extinction des plantes et des animaux et sur la manière dont les scientifiques envisagent de ramener le tigre de Tasmanie de l'extinction.

Nicolas est journaliste depuis 2014, mais avant tout passionné des jeux vidéo depuis sa naissance, et des nouvelles technologies depuis son adolescence.