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Un guide rapide des audiences de la Cour suprême en vertu de l’article 230

Nicolas

Date de publication :

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Un guide rapide des audiences de la Cour suprême en vertu de l'article 230

Ne vous sentez pas mal, tout est un peu déroutant.

La Cour suprême examine actuellement les affaires Gonzalez contre Google et Twitter contre Taamneh pour déterminer si YouTube et Twitter sont responsables du contenu lié au terrorisme hébergé sur leurs plateformes.

Bien sûr, il est odieux que des terroristes utilisent YouTube et Twitter pour recruter et planifier leurs activités. Mais ces sites sont utilisés par des millions (et dans le cas de YouTube, des milliards) de personnes et hébergent des milliards de contenus, dont la plupart ne sont pas liés au terrorisme. Et à cause de cela, la loi stipule que YouTube et Twitter ne sont pas responsables des mauvais acteurs sur leur plateforme. Voici comment Gonzalez contre Google et Twitter contre Taamneh tentent de faire changer d’avis la Cour suprême.

Qu’est-ce que l’article 230 ?

L’article 230 préserve un Internet libre et ouvert. En 1996, alors que le nouvel Internet de l’époque gagnait en popularité, le Congrès s’est engagé à soutenir ce développement dans l’article 230 de la Communications Decency Act de 1996.

En moins de 800 mots, l’article 230 reconnaît qu’Internet et les services qu’il offre donnent aux Américains accès à une « diversité de discours politiques… développement culturel (et) activité intellectuelle ». Il stipule qu’Internet doit rester libre de toute réglementation gouvernementale afin qu’il puisse s’épanouir, ainsi que la liberté d’expression. Des services comme YouTube et Twitter sont libres de modérer le contenu et la parole des utilisateurs selon leurs propres directives.

Pourquoi YouTube et Twitter sont-ils dans l’eau chaude ?

Les affaires de la Cour suprême Gonzalez contre Google et Twitter contre Taamneh allèguent que YouTube et Twitter devraient être tenus responsables d’avoir aidé et encouragé le terrorisme parce qu’ils ont recommandé du contenu lié au terrorisme (dans le cas de Gonzalez contre Google) et hébergé du contenu lié au terrorisme (en l’affaire Twitter contre Taamneh).

À l’heure actuelle, YouTube et Twitter sont protégés de cette responsabilité par une section 230 qui stipule : « Aucun fournisseur ou utilisateur d’un service informatique interactif ne doit être traité comme l’éditeur ou l’orateur d’informations fournies par un autre fournisseur de contenu d’informations. »

Fondamentalement, vous êtes responsable de ce que vous faites en ligne. Des services comme YouTube et Twitter ne peuvent être tenus responsables du contenu publié sur leur plateforme, pas plus que les autres utilisateurs de la plateforme. En termes plus simples : lorsque quelqu’un publie quelque chose de haineux en ligne, l’orateur est responsable, et non le service qui héberge le message.

Gonzalez contre Google et Twitter contre Taamneh allèguent que YouTube et Twitter ne devraient pas être protégés en vertu de l’article 230 et sont responsables de la promotion de contenu lié au terrorisme, et pas seulement de son hébergement.

Que doit décider la Cour suprême ?

La Cour suprême doit diviser l’article 230 en minuscules morceaux, jusqu’au mot, pour déterminer s’il protégera YouTube et Twitter dans ces cas.

Les juges ont ergoté sur la définition de « l’aide et l’encouragement » et sur la question de savoir si l’une ou l’autre plate-forme pouvait être considérée comme ayant aidé et encouragé des organisations terroristes. Ils ont également discuté de la question de savoir si l’algorithme de recommandation de YouTube et les suggestions de la plate-forme sur ce qu’il fallait « regarder ensuite » pouvaient être considérés comme une approbation d’un contenu ou simplement comme un outil « neutre » pour cataloguer l’énorme bibliothèque de YouTube.

La Cour suprême examine également les implications de leur décision à long terme. Devrait-il déclarer YouTube et Twitter responsables, et donc passer à réglementer des parties de la grande technologie qui n’ont pas été touchées auparavant ? Ou cela ouvrirait-il la responsabilité de tous les services Internet et submergerait-il sans aucun doute les systèmes judiciaires avec des milliers, voire des millions, de nouvelles poursuites ?

Et qu’en est-il de la liberté d’expression ? Le fait de déclarer YouTube et Twitter responsables étoufferait-il un Internet libre et ouvert et exposerait-il les individus à des poursuites judiciaires chaque fois qu’ils partagent une vidéo ou publient sur un forum en ligne ? Ou serait-il préférable de tenir YouTube, Twitter et d’autres plateformes ouvertes responsables de toute activité liée au terrorisme sur leurs sites ?

À quoi ressemblerait Internet si Twitter et YouTube devenaient responsables du contenu de leurs sites ?

La forme d’Internet telle que nous la connaissons a été créée à l’image de la liberté d’expression. Rendre les plateformes responsables de ce qui est dit ou hébergé sur leurs sites signifie que ces plateformes s’exposent à d’innombrables poursuites. Cela signifierait également qu’en tant qu’utilisateur, vous seriez responsable de tout ce que vous dites sur ces plates-formes qui dérange suffisamment quelqu’un pour intenter une action en justice en vertu de l’article 230 modifié.

Pour éviter d’être noyées dans les frais juridiques, les plateformes auraient recours à une censure importante, voire complète, pour restreindre la façon dont les individus interagissent en ligne. Cela pourrait entraver l’innovation, la communication et, en général, rendre le monde beaucoup plus petit.

Nicolas est journaliste depuis 2014, mais avant tout passionné des jeux vidéo depuis sa naissance, et des nouvelles technologies depuis son adolescence.

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