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Klesia et Malakoff Humanis, le scandale

Nicolas

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Klesia et Malakoff Humanis, le scandale

C’est, en catimini, un énorme scandale qui est en train de se dérouler dans les coulisses du secteur de l’hôtellerie-restauration (HCR). À base de collusions politiques et de clientélisme envers les syndicats. Si bien que le ministère du Travail a convoqué les partenaires sociaux du secteur, ce mercredi.

Deux institutions de prévoyance, Klesia et Malakoff Humanis ont, ces dernières années, mis la main sur la gouvernance de la branche, au nez et à la barbe des partenaires sociaux. Si certaines organisations patronales commencent à s’insurger contre l’opacité de la gouvernance du secteur HCR, les syndicats, eux, restent muets. Une aubaine pour Klesia et Malakoff Humanis qui vont pouvoir augmenter leurs tarifs et empocher une belle somme, tout en s’assurant de gérer elles-mêmes les affaires.

Collusions politiques…

Les deux institutions de prévoyance sont de véritables repaires de politiciens reconvertis dans les affaires, tous issu des Républicains et de la République en Marche. À la tête de tout ce système, Christian Schmidt de La Brélie, le patron de Klesia, qui bénéficie de lourds appuis à droite comme au sein de la macronie. Depuis son putsch pour arriver à la tête de Klesia en 2014, Christian Schmidt de La Brélie, qui a été décoré de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy en 2012, s’appuie sur ses réseaux pour obtenir des marchés. Avec notamment, Thibault Lanxade, ex-Medef. Ou encore Jean-Louis Vincent, ancien maire adjoint du 17e arrondissement de Paris, passé par… la président de la sommitale Klesia et le conseil d’administration. Vincent a notamment servi de fer de lance d’une alliance avec Generali. En 2014, L’Humanité déplorait, au sein de Klesia, « de drôles de ramifications dans le giron de l’UMP ». De quoi faire tache quand on prône des valeurs de « paritarisme, humanisme, solidarité et responsabilité ». Et ce réseau UMP/LR s’étend à toutes les composantes du secteur : Didier Chenet, président du Groupement des Hôtelleries & Restaurations de France (GHR), a par exemple reçu lui aussi une Légion d’honneur, cette grâce à Christian Schmidt de La Brélie, par Bruno Le Marie.

Dans la branche HCR, Christian Schmidt de La Brélie a, comme avec son comité d’entreprise au sein de Klesia, réussi à faire un ménage qui sert ses intérêts. Pour ce faire, il s’est notamment appuyé sur un certain Alain Missoffe. Directeur général adjoint de Klesia entre 2019 et 2022, ce soutien de Bruno Le Maire lors de la campagne interne au sein de l’UMP,       a été en charge pendant un an et demi de renégocier, à la baisse, un accord de gestion de la branche avec le gestionnaire historique, Colonna Group. Des représentants des salariés de ce dernier racontent les conditions inacceptables de la négociation, comme lorsque ce même Alain Missoffe voulait réduire le préavis, en cas de rupture unilatérale de l’accord de gestion par Klesia et Malakoff Humanis, à six mois. Alors que d’un commun accord, Klesia, Malakoff Humanis et Colonna ont proposé aux partenaires sociaux des HCR de réduire le pourcentage de frais de gestion, de 22% à 17% des cotisations, Klesia et Malakoff ont finalement décidé de rompre leurs accords avec Colonna. Et Alain Missoffe a, finalement, en 2022, pris la direction générale de Diot-Siaci, qui regroupe notamment Myriam El Khomri, Thomas Devedjian, fils de Patrick, ou encore Pierre Donnersberg, financier d’Emmanuel Macron en 2017 et proche de Schmidt de La Brélie.

… et clientélisme syndical

Le monde est petit… D’autant plus petit que c’est Diot-Siaci qui, six mois après l’arrivée d’Alain Missoffe, a obtenu l’appel d’offres pour la reprise de la gestion. Un appel d’offres que les syndicats n’ont jamais dénoncé. Pourtant, le contrat qui lie Diot-Siaci, Malakoff Humanis et Klesia rend possible le recours à de la main d’œuvre étrangère ou, plus étonnant, augmente le pourcentage des frais de gestion, qui passe de 17 à 19 %. Et lorsqu’on sait que les tarifs d’adhésion des institutions de prévoyance ont augmenté de près de 70 %, on s’étonne que ni la CGT ni FO n’aient contesté le pactole que vont empocher les institutions en 2024 : +10 millions d’euros, par rapport aux années précédentes. Aujourd’hui, seules l’Union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie (Umih) du chef étoilé Thierry Marx et le Groupement national des chaînes hôtelières (GNC) tentent de comprendre ce qui se trame. L’Umih et le GNC demandent aux tribunaux d’annuler la décision de rompre l’accord de gestion et réclament un appel d’offres inclusif et transparent.

Mais comment les deux institutions de prévoyance ont-elles pu, à ce point, museler des syndicats habituellement prompts à réagir et qui auraient dû, si tout s’était passé de façon transparente, être les décisionnaires dans le dossier de la gestion de la branche HCR ? D’une part, des liens financiers unissent Klesia, Malakoff Humanis et les partenaires sociaux. Plusieurs sources affirment que les deux institutions de prévoyance représenteraient 25 % du budget total du HCR. Sans oublier que de nombreux représentants syndicaux font partie des conseils d’administration des institutions. Et au sein des institutions, c’est d’ailleurs le jeu des chaises musicales : ex-président de l’Umih, Hervé Bécam est membre du conseil de surveillance de Klesia. Tout comme Thierry Grégoire, lui aussi de l’Umih, administrateur Klésia et Malakoff Humanis.

Tout ça a fait tiquer le gouvernement. Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion de France, a convoqué ce mercredi 22 novembre les partenaires sociaux du secteur, pour évoquer ces manquements aux usages.

Nicolas est journaliste depuis 2014, mais avant tout passionné des jeux vidéo depuis sa naissance, et des nouvelles technologies depuis son adolescence.

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