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Critique de ‘The Baby’ : Une prémisse meurtrière avec une exécution déroutante

Nicolas

Date de publication :

le

Critique de 'The Baby' : Une prémisse meurtrière avec une exécution déroutante

Tu m’as eu au « meurtre maudit bébé », mais tu m’as perdu avec le ton confus.

Les enfants effrayants sont depuis longtemps un incontournable du genre horreur : The Exorcist, The Omen, Orphan… la liste s’allonge encore et encore. Mais une nouvelle émission de HBO prend l’archétype de l’enfant maudit et le vieillit jusqu’à ce que l’objet de nos cauchemars ne soit plus qu’un bébé. Le bébé, pour être précis.

The Baby de HBO nous présente Natasha, alias Tash (Michelle de Swarte), une femme qui n’a aucune envie d’avoir des enfants. Elle en a quand même un quand un bébé tombe littéralement du ciel et dans ses bras. Qui sont les vrais parents du bébé ? Pourquoi est-il si attaché à Natasha ? Et surtout, pourquoi presque tout le monde que le bébé rencontre meurt-il d’une mort douloureuse ? Ce sont les mystères que The Baby cherche à percer.

Bien qu’il soit commercialisé comme une comédie d’horreur, The Baby manque de rires ou de frayeurs particulièrement significatifs. C’est l’histoire d’un bébé tueur et des complications de la maternité : ça devrait être bizarre et captivant ! Au lieu de cela, The Baby serpente à travers une série de décors d’horreur prévisibles, commençant tout juste à prendre de l’ampleur dans la seconde moitié des six épisodes mis à disposition pour examen.

« The Baby » s’attaque de front à la maternité

À la base, The Baby parle de la maternité et des innombrables façons dont avoir un enfant peut changer votre vie. Tash ne veut absolument pas d’enfant, et elle n’aime même pas être près d’enfants. C’est son pire cauchemar quand le bébé arrive dans sa vie. Aux yeux des gens qui l’entourent, son identité devient liée à la sienne.

La présence du bébé dans la vie de Tash est une allégorie claire de la nature dévorante de la parentalité, mais dans le cas de Tash, cela va plus loin. Elle n’a ni voulu ni projeté cet enfant, évoquant la perte d’autonomie des femmes contraintes de mener à terme des grossesses non désirées. Les premiers épisodes reposent sur des observations assez superficielles à propos de cette idée, mais à son crédit, The Baby approfondit cette question au fur et à mesure. Il ne tombe jamais non plus dans le piège de Tash découvrant soudainement qu’elle est une mère dans l’âme et développant des compétences maternelles. Elle est fermement dans le camp « Je ne veux pas d’enfants », et c’est plus que correct. The Baby est également plein de personnages qui veulent des enfants; c’est aussi plus que correct.

« Le bébé » est plus efficace lorsqu’il examine les liens de différentes personnes avec la maternité.

L’émission est plus efficace lorsqu’elle examine les liens de différentes personnes avec la maternité. Une première scène voit Tash s’affronter avec ses amis Mags (Shvorne Marks), une nouvelle mère, et Rita (Isy Suttie), qui est enceinte de trois mois. Ce conflit, organisé avec des performances serrées et un dialogue juste assez inconfortable, est un moment déterminant pour Tash. Elle voit les enfants comme une pression sur la vie et les amitiés. De leur côté, Mags et Rita ne comprennent pas pourquoi Tash ne peut pas simplement être heureux pour eux.

On ne commence à comprendre la relation compliquée de Tash à la maternité que depuis quelques épisodes, quand on en apprend plus sur sa famille. Alors que Tash ne rêverait jamais d’avoir un enfant, sa sœur Bobbi (Amber Grappy) veut désespérément en adopter un avec son partenaire Sam (Genesis Lynea). Les pensées de Tash et Bobbi sur le fait d’avoir des enfants découlent de leur propre enfance et de leur relation épineuse avec leur mère Barbara (Sinéad Cusack). La dynamique entre ces trois femmes est sans doute plus fascinante que le bébé tueur, mais son développement est guindé en raison de l’incohérence tonale de la série.

Une comédie d’horreur décevante

Une femme se penche pour regarder le bébé qu'elle tient.

Avec un concept aussi excitant que « maudit bébé meurtrier », il est dommage que The Baby ne prenne pas plus de risques avec son horreur ou sa comédie noire. Le gros de l’humour repose sur les réactions de de Swarte aux événements bizarres de la série. Elle délivre l’enfer de ses conversations unilatérales avec le bébé, et même la façon maladroite dont elle le tient suscite un rire ou deux. Mais la solide performance de premier plan de de Swarte ne suffit pas à détourner l’attention du fait qu’il y a très peu de matériel amusant dans le script lui-même.

En termes d’horreur, The Baby fait un travail solide pour créer de la tension alors que le bébé commence sa tuerie, notamment grâce à la partition déconcertante de la compositrice Lucrecia Dalt. Il ne faut pas longtemps avant que vous en veniez à associer le regard écarquillé et le roucoulement du bébé à une catastrophe imminente. Et s’il se met à pleurer ? Vous êtes en grand danger.

Malheureusement, les tours d’horreur de The Baby ont atteint un plateau dès le début, avec des sauts effrayants assez clichés et des séquences de rêve qui ne rendent pas service aux idées plus larges que The Baby veut clairement explorer. L’horreur croise le mieux les thèmes clés de la maternité et de l’autonomie de The Baby dans le cinquième épisode de la série, qui plonge dans les origines du bébé. Pas de spoilers, mais cet épisode m’a fait ressentir une profonde terreur physique. C’est un sommet d’horreur que le reste de la série n’atteint pas tout à fait – bien que compte tenu de tout ce que The Baby a à dire et du potentiel du concept, je serais heureux si les épisodes 7 ou 8 me prouvent le contraire.

Nicolas est journaliste depuis 2014, mais avant tout passionné des jeux vidéo depuis sa naissance, et des nouvelles technologies depuis son adolescence.

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