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Critique de « Vampire humaniste cherchant une personne suicidaire consentante » : une comédie d’horreur avec du mordant et du cœur

Pierre

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Critique de « Vampire humaniste cherchant une personne suicidaire consentante » : une comédie d'horreur avec du mordant et du cœur

Romance de passage à l’âge adulte avec une touche sacrément amusante !

Être une adolescente peut être un véritable spectacle d’horreur. Des films comme Jennifer’s Body, Ginger Snaps, The Craft, Bones and All, Blue My Mind et The Lure ont fait valoir ce point avec diverses formes d’héroïnes horribles, de la démoniaque à la lycanthropique, toutes confrontées au gore, à l’horreur corporelle et aux passions. qui menace de les détruire. Dans leur fraternité arrive maintenant un vampire penaud qui grimace à l’idée de causer de la douleur. Et pourtant, Sasha (Sara Montpetit) aspire au sang du vampire humaniste maladif, hilarant et étonnamment doux, à la recherche d’une personne suicidaire consentante.

La cinéaste canadienne Ariane Louis-Seize fait ses débuts en tant que réalisatrice de long métrage avec cette comédie d’horreur audacieuse et loufoque qui joue comme Roméo et Juliette rencontre Beetlejuice et Amélie.

De quoi parle un vampire humaniste cherchant une personne suicidaire consentante ?

Au fur et à mesure des titres, celui-ci est assez révélateur, non seulement établissant l’intrigue centrale, mais suggérant également une publicité « cœurs solitaires » avec un sens de l’humour noir. Humanist Vampire Seeking Consenting Suicidal Person (alias Vampire humaniste cherche suicidaire consentant dans son Québec natal) commence avec Sasha, une vampire adolescente qui s’épanouit tardivement, au grand désarroi de sa famille. Bien que ses crocs soient rentrés, elle ne parvient même pas à prendre une bouchée de sa friandise d’anniversaire – qui n’est pas un gâteau mais un clown de fête désemparé qui devient un plateau familial pour le reste de sa couvée suceuse de sang.

Comme dans de nombreux films de vampires, boire du sang est lié au sexe. Alors que ses camarades vampires sont plus ou moins excités en provoquant terreur et douleur chez leurs proies humaines, Sasha s’enfuit. Pourtant, elle a besoin de sang pour « vivre », alors ses parents, perplexes, lui fournissent des sacs de sang à téter, un peu comme un enfant avec un Capri Sun. Mais Sasha sent un remue-ménage inconnu dans ses crocs lorsqu’elle croise la route de Paul (Félix-Antoine Bénard), un lycéen humain et un triste inadapté qui rêve de mort.

Peu de films pourraient réaliser une rencontre amoureuse lors d’une séance de thérapie de groupe de prévention du suicide, mais Louis-Seize y parvient en s’appuyant vivement sur l’alchimie décalée mais indéniable entre Montpetit et Bénard. Il y a une tendresse enchanteresse entre la fille vampire qui ne veut blesser personne et l’adolescent qui mourrait pour sentir que sa vie en valait la peine.

Un vampire humaniste cherchant une personne suicidaire consentante s’avère une parodie sauvage d’une romance adolescente.

Après une thérapie de groupe, le couple singulier erre dans la nuit pour avoir un de ces premiers rendez-vous qui durent des heures, les entraînant dans des mésaventures chaotiques et divertissantes. (Pensez à la liste de lecture infinie de Nick et Norah, mais morbide.) Bien sûr, le plan est de terminer la nuit avec lui comme sa première (victime consensuelle). Mais avant de passer aux choses sérieuses, Sasha insiste pour que Paul réalise son dernier souhait, qui est de se venger des tyrans de l’école qui ont fait de sa vie un enfer.

Il est facile d’imaginer comment cette prémisse dans un contexte de comédie d’horreur pourrait conduire à des pitreries vraiment horribles. Cependant, le film de Louis-Seize reste réservé sur le sang, le réservant aux éclaboussures de sang et aux viscères qui attirent mais effraient son héroïne tourmentée. Au lieu de cela, le vampire humaniste canadien-français a un sens de la fantaisie qui rappelle la romance française Amélie, où l’héroïne a connu une grande tragédie tout en trouvant des plaisirs irrésistibles. Ce film s’éloigne des cafés charmants et de la fantaisie pittoresque au profit du légèrement macabre – jetant une chauve-souris morte sur une figure d’autorité insensible et maudissant un camarade de classe tout en s’enfuyant en retournant l’oiseau. La vengeance de Paul est si juvénile, si édentée, qu’elle en est presque adorable.

Dans ces bribes enfantines mais palpitantes, Sasha et Paul découvrent le partenaire de délinquance auquel ils aspirent tant. C’est la liberté d’évasion que l’on retrouve dans les montages de ces drames romantiques dans lesquels deux adolescents en phase terminale se connectent à travers des manigances mièvres qui se rebellent contre leur destin. Pourtant, ici, baignés dans les ombres sombres et les teintes vives de rouge, d’orange et de bleu profond, ces amants maudits ont une plus grande flottabilité et, assez étrangement, le potentiel d’espérer plus d’une bonne nuit ensemble. Oserons-nous rêver avec eux ?

Un vampire humaniste cherchant une personne suicidaire consentante comprend que les parents sont le pire cauchemar d’un adolescent.

Au milieu de l’humour maladroit d’adolescents inadaptés qui jouent et du meurtre comique de clowns d’anniversaire, le scénario plein d’esprit de Louis-Seize et Christine Doyon embrouille également la dynamique familiale qui torture traditionnellement les héros du secondaire au cinéma et à la télévision.

Le père de Sasha (Steve Laplante) adore son refus de chasser, ce qui reflète les nombreux pères qui craignent de perdre leur petite fille. Sa mère, quant à elle, commence à détester devoir chasser le suceur de sang boudeur, réprimandant qu’elle ne fera pas cela pendant les 300 prochaines années ! La tante riche et franche de Sasha, toujours tenant son portefeuille et renfrognée, émet un jugement plus précis avec des piques hilarantes et brutales. Mais le plus blessant est peut-être sa cousine aînée Denise (Noémie O’Farrell), une vampire bohème qui se nourrit du sang de frères belligérants et a arraché son charisme mercuriel à Angelina Jolie dans Girl, Interrupted.

Collectivement, cette bande de vampires crée une dynamique familiale hilarante macabre mais aussi terriblement familière. Il est facile de les imaginer se promener dans un film de John Hughes, peut-être pour effacer le sourire narquois du visage de Ferris Bueller ou montrer à Samantha Baker de Sixteen Candles comment se déroule une vraie fête. Cette collision de genre entre la comédie pour adolescents, avec sa romance exagérée, son excitation effrénée et ses hijinks familiaux, et l’horreur du passage à l’âge adulte, avec sa menace sexuelle lancinante, son cœur affamé et son potentiel de carnage, en fait une expérience imprévisible et enivrante.

En fin de compte, Humanist Vampire est plus une comédie pour adolescents qu’une horreur de vampire. Son héroïne aux crocs est plus en paix en écoutant des disques avec son béguin que d’être la créature qui se bouscule dans la nuit. Pourtant, en employant des éléments de la tradition des vampires, Louis-Seize parvient à exprimer de manière créative le tourment unique que représente le fait d’être une adolescente qui comprend son corps changeant et qui grogne de nouveaux désirs. Plutôt que de se délecter de l’horreur de ces changements, ce cinéaste s’enfonce dans la douceur inquiète de la découverte du flirt, de la luxure et autres plaisirs épineux de grandir.

Vous ne vous attendriez probablement pas à ce qu’un film commençant par un massacre de clowns soit aussi doux. Pourtant, un vampire humaniste à la recherche d’une personne suicidaire consentante associe soigneusement ses éléments les plus sombres avec des fils de fantaisie, d’humour et de romance tremblante pour créer un conte de vampire particulièrement passionnant et un bon moment sanglant.

Un vampire humaniste cherchant une personne suicidaire consentante a été examiné lors de sa première nord-américaine au Festival international du film de Toronto en 2023.

Pierre, plus connu sous son pseudonyme "Pierrot le Fou", est un rédacteur emblématique du site Indigo Buzz. Originaire d'une petite ville du sud-ouest du Gers, cet aventurier des temps modernes est né sous le signe de l'ombre en 1986 au sommet d'une tour esotérique. Élevé dans une famille de magiciens-discount, il a développé un goût prononcé pour l'excentricité et la magie des mots dès son plus jeune âge. Pierre a commencé sa carrière de rédacteur dans un fanzine local dédié aux films d'horreur des années 80, tout en poursuivant des études de communication à l'Université de Toulouse. Passionné par l'univers du web, il a rapidement pris conscience de l'impact du numérique et des réseaux sociaux sur notre société. C'est alors qu'il a décidé de troquer sa collection de cassettes VHS contre un ordinateur flambant neuf... enfin presque.

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