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Revue ‘CODA’: Une histoire de famille qui fait du bien et qui vaut le battage médiatique des Oscars

Nicolas

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Revue 'CODA': Une histoire de famille qui fait du bien et qui vaut le battage médiatique des Oscars

Ne laissez pas le discours de la saison des récompenses vous empêcher de profiter d’un excellent film.

Après avoir remporté gros aux Screen Actors Guild Awardsles prix de la Guilde des producteurset les prix de la Writers Guild, CODA est devenu un concurrent majeur pour remporter le premier prix aux Oscars 2022. Son élan de fin de saison des récompenses a divisé les experts, certains le surnommant le « méchant » des Oscars de cette année et d’autres le considérant comme un chouchou de Sundance devenu outsider des Oscars.

Mis à part le discours des récompenses, CODA – écrit et réalisé par Siân Heder – est un grand film et un pas en avant indispensable pour la représentation des sourds à Hollywood. Les personnages sourds de CODA sont joués par Marlee Matlin, Troy Kotsur et Daniel Durant, qui sont eux-mêmes sourds. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas au cinéma et à la télévision, avec des acteurs entendants jouant des rôles qui auraient pu revenir à des membres de la communauté sourde.

Si vous n’avez pas encore vu CODA, il n’y a pas de meilleur moment pour l’attraper que maintenant, juste à la fin d’une saison de récompenses qu’il a dominée.

Adapté du film français de 2014 La Famille Bélier, CODA – qui signifie « Enfant d’adultes sourds » – est centré sur Ruby Rossi (Emilia Jones), une lycéenne qui est la seule membre entendante d’une famille sourde. CODA échange le cadre de la France rurale de La Famille Bélier contre Gloucester, Massachusetts, où Ruby aide son père Frank (Kotsur) et son frère Leo (Durant) sur leur bateau de pêche. Elle agit également en tant qu’interprète de la famille – une grande partie du dialogue du film est en langue des signes américaine.

Ruby a aussi une passion et un vrai talent pour le chant. Son professeur de chorale autoritaire mais solidaire (Eugenio Derbez) l’encourage à postuler au Berklee College of Music de Boston. C’est là que réside le grand dilemme du film : Ruby n’a jamais rien fait sans sa famille, mais elle veut poursuivre quelque chose avec laquelle elle ne se connecte pas. Elle craint que si elle poursuit ses rêves, elle blessera les gens qu’elle aime, ainsi que leur entreprise de pêche.

L’intrigue de CODA suit un terrain familier, se rapprochant de la formule éprouvée d’autres classiques du passage à l’âge adulte comme Billy Elliot. Mais il n’y a pas de honte à avoir une formule bien faite, et CODA fait plus que bien. Grâce à d’excellentes performances et à l’écriture et à la direction pointues de Heder, CODA s’élève au-dessus de toute possibilité de banalité pour devenir un film émouvant, réconfortant et profondément satisfaisant.

Il n’y a pas de honte à une formule bien faite, et « CODA » fait plus que bien.

Une grande partie du succès de CODA vient de la façon dont il se sent ancré. Des Rossis travaillant sur leur bateau aux interactions gentiment maladroites de Ruby avec son béguin Miles (Ferdia Walsh-Peelo), Heder vous plonge dans le monde du film. Même les performances musicales de Ruby et de sa chorale ne sont pas trop éditées ou réglées automatiquement. Toute erreur vocale mineure améliore le réalisme d’une scène au lieu de la nuire.

Plus que tout, CODA est le portrait d’une famille. Ruby est peut-être le personnage principal, mais Heder étoffe Jackie (Matlin), la mère de Frank, Leo et Ruby, tout autant qu’elle le fait. Ils ont tous leurs propres désirs et soucis clairs, que Heder explore dans un fil conducteur impliquant les Rossis qui démarrent une coopérative de pêche.

Jones, Kotsur, Matlin et Durant sont tout simplement exceptionnels, clouant leur chimie familiale dès leurs tout premiers instants ensemble à l’écran. Les scènes entre les Rossis vont de l’hilarant, comme lorsque Frank et Jackie embarrassent Ruby en parlant de leur vie sexuelle, au déchirant, comme lorsque Leo et Ruby se disputent pour qu’elle aille à Berklee.

Que CODA remporte le prix du meilleur film ou non, il s’est imposé comme l’un des portraits de famille les plus nuancés et les plus convaincants de l’année écoulée. Il reste avec vous longtemps après l’avoir vu, en particulier ses performances culminantes (et déchirantes) de « You’re All I Need To Get By » et « Both Sides Now ». Alors ne laissez pas le vitriol de la fin de la saison des récompenses vous atteindre: CODA vaut bien la montre.

CODA est maintenant diffusé sur Apple TV +.

Nicolas est journaliste depuis 2014, mais avant tout passionné des jeux vidéo depuis sa naissance, et des nouvelles technologies depuis son adolescence.

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