Critique de « Boys Go to Jupiter » : un joyau animé sur les oranges, les extraterrestres et l'économie des petits boulots
C'est aussi une comédie musicale lo-fi.
Bienvenue dans le monde étrange de Boys Go to Jupiter, où les extraterrestres traînent avec les livreurs, les usines de jus de fruits abritent des fruits mutants issus de roches lunaires et des chansons électroniques funky se cachent à chaque coin de rue.
Ce monde n’est pas une nouvelle planète ou une dimension alternative : c’est juste une banlieue de Floride. Pourtant, entre les mains du réalisateur et animateur 3D Julian Glander, Boys Go to Jupiter's Florida devient un lieu étrange et magique où l'absurde et le banal cohabitent en compagnons de lit nonchalants. Bizarre, hilarant et doté d’une animation distincte et rafraîchissante, Boys Go to Jupiter est une expérience merveilleusement absurde.
De quoi parle Boys Go to Jupiter ?
Boys Go to Jupiter se concentre sur Billy 5000, décrocheur du lycée (exprimé par Jack Corbett), qui se fraye un chemin jusqu'à 5 000 $ en livrant de la nourriture via l'application Grubster. En chemin, il se lie d'amitié avec Donut, un extraterrestre gélatineux bleu en forme de beignet qui est pourchassé par le magnat du jus, le Dr Dolphin (exprimé par Janeane Garofalo).
Les pièces sont en place pour un film sur un garçon qui sauve un extraterrestre dans la veine d'ET, mais Boys Go to Jupiter adopte une approche plus froide et sinueuse. Billy tombe souvent sur d'étranges vignettes, notamment une rencontre philosophique inattendue avec un gérant de stand de hot-dogs au bord d'une autoroute, ou un mini clip vidéo sur le pouvoir des œufs. Glander conserve ces vignettes pendant un moment, décrivant le monde de Billy comme un collage de bizarreries qu'il préfère éviter complètement pour se remettre à son travail.
Bien sûr, cette corvée s’accompagne de son lot de revers, alors que Boys Go to Jupiter adopte une approche résolument anticapitaliste. De petits détails, comme le fait que les employés de Grubster ne sont pas autorisés à interagir avec les clients et doivent répéter des slogans « sales », décrivent le travail de Billy comme une dystopie ennuyeuse. Ailleurs, Glander devient moins subtil, comme lorsque la fille du Dr Dolphin, l'aspirant radical Rozebud (exprimé par la chanteuse Miya Folick), tend à Billy un livre consacré au capitalisme qu'il absorbe rapidement.
Boys Go to Jupiter est étrange et fier de l'être.
Alors que Billy existe comme un rouage dans la machine culturelle agitée, le film dans lequel il joue vise à sortir de tout moule et à établir sa propre individualité. Prenez le casting vocal, qui comprend des comédiens singuliers comme Sarah Sherman, Julio Torres et Cole Escola. Ensuite, il y a le style d'animation caractéristique de Glander, une série de rendus néon CG allant du blobby au plasticky. Les personnages et les lieux ressemblent à des jouets ou à des décors de jeux vidéo. L’artifice intentionnel est le bienvenu, créant un sentiment de jeu qui distingue Boys Go to Jupiter des autres films d’animation CG plus photoréalistes.
Glander s'appuie sur le look distinctif de son film avec quelques numéros musicaux lo-fi, comme une ode aux bousculades secondaires ou un catalogue des spécialités préférées d'un extraterrestre de Floride. Ceux-ci ajoutent à la qualité sinueuse du film, créant un espace pour des détournements souvent inattendus mais jamais importuns. Bien que l'on puisse reprocher à Boys Go to Jupiter une perte de concentration à l'approche de sa ligne d'arrivée, le voyage pour y arriver vaut la peine d'être entrepris.
Boys Go to Jupiter a été revu lors de sa première mondiale au Tribeca Film Festival. Sa date de sortie est à déterminer.