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Dossier : Mais sinon, c’est quoi la Blockchain ?

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Quand tout le monde parle du Bitcoin, souvent, ils se concentrent juste sur aspect financier. Si son prix monte de 1000€, tous les médias commencent à crier : « c’est une bulle ! Ce n’est pas normal, c’est un ‘Système de Ponzi’« .

Nous ne pouvons pas les critiquer, c’est tout à fait normal. Depuis l’extérieur, c’est exactement l’image que le Bitcoin nous donne. Par contre, si nous étudions le système, si nous lisons, écoutons les experts dans ce domaine, les portes à ce nouveau monde vont s’ouvrir pour nous.

Il suffit juste de changer notre perception. Il suffit d’un déclic pour vraiment comprendre que nous ne sommes pas devant juste une monnaie digitale. Nous sommes devant une nouvelle révolution, à la même échelle que l’internet il y a déjà plus de 20 ans.

Je ne sais pas vous, mais pour moi, c’est compliqué de s’imaginer un monde sans internet, et surtout se dire que ça ne fait que 20 ans qu’il existe. En deux décennies nous avons changé complètement notre façon de vivre, travailler. Les portes de la connaissance et du partage global se sont ouvertes grâce à internet. Imaginez dire à quelqu’un en 1990, que grâce à votre portable vous avez accès à toute l’histoire de l’humanité, que vous pouvez chercher n’importe quel sujet, et qu’en 3 secondes vous avez la réponse. Avant, il fallait avoir une encyclopédie à la maison ou bien même aller à la bibliothèque.

Nous devons réfléchir et se dire que tout ça, ce n’est pas tombé du ciel. Derrière cet avancement technologique il y avait des centaines de scientifiques, des années de travail pour pouvoir être capable d’amener cette révolution technologique à la planète entière.

Après cette introduction, vous êtes prêt à assimiler le concept de la Blockchain. Nous allons commencer par la définition du mot confiance, d’après le dictionnaire Larousse, la confiance c’est un sentiment de quelqu’un qui se fie entièrement à quelqu’un d’autre, à quelque chose.

La confiance c’est essentiel dans notre quotidien

Avec notre banquier, notre employeur, notre médecin, même quand nous voulons choisir un restaurant, nous regardons s’il est bien noté sur Google Maps, Yelp, etc. Toutes ces relations se basent sur la confiance et nous n’avons pas le choix de faire comme ça, à moins d’habiter dans une île au milieu de l’océan.

Dans le cadre professionnel c’est la même chose. Quand vous postulez pour un poste dans une entreprise, l’employeur va lire votre CV et il va vous faire confiance sur ce que vous avez fait dans votre carrière professionnelle. Nous pouvons toujours vérifier, mais c’est une tâche ardue.

Le problème vient du fait que de plus en plus, nous perdons espoir en notre société, en nos gouvernements, nos collègues du boulot, nos voisins, les gens dans la rue et même notre famille. Aujourd’hui personne ne fait confiance à un inconnu dans la rue.

Vous pouvez me croire ou pas, mais la solution c’est une technologie cryptographique qui s’appelle la Blockchain.

C’est la technologie qui est derrière la crypto-monnaie Bitcoin. Une simple monnaie digitale, dont sa valeur était à plus de 16,000€ il n’y a que quelques mois. Créée en 2008, cette monnaie digitale ou crypto-monnaie a résisté à toutes les attaques contre elle, contre sa sécurité et intégralité. C’est une monnaie digitale à laquelle nous pouvons avoir une totale confiance, personne ne peut falsifier ou dépenser deux fois ses bitcoins.

Maintenant, imaginez que nous pouvons faire la même chose avec l’achat d’une voiture d’occasion. Être entièrement sûr que la voiture est dans l’état que le vendeur indique. Ou tout simplement que la nourriture que nous achetons au supermarché est vraiment bio et issue d’une production écologique. La blockchain va intégrer la confiance dans les transactions de ces biens.

Il n’y a pas que les geeks qui s’intéressent à ce sujet. Des compagnies comme IBM, Microsoft ou Intel proposent déjà des systèmes qui utilisent la technologie blockchain. Même Visa, ou encore les compagnies de la bourse américaine comme Goldman Sachs commencent à envisager à intégrer la technologie blockchain.

La blockchain est tout simplement un grand livre de comptes sécurisés. Mais comment elle marche vraiment ?

Préparez-vous bien, ça peut paraître compliqué, mais je vais essayer de vous expliquer tout ça une façon compréhensible 🧐.

Une blockchain est une collection de blocs de data. Chaque bloc contient un nombre de transactions. Par exemple, la data c’est que vous êtes le détenteur de votre voiture et que vous avez payé le vendeur de la voiture pour l’avoir.

Pour l’instant, c’est simple, une blockchain garde tout l’historique des transactions. Mais la différence entre le registre d’immatriculation de votre département et la blockchain est que l’un est gardé dans un seul endroit, un registre centralisé, alors que les données gardées dans une blockchain sont réparties à travers un groupe d’ordinateurs, et chacun a une copie de ces données.

Cela signifie que grâce à la décentralisation et la synchronisation des données, il n’y a pas qu’une personne qui contrôle les données, mais l’ensemble des personnes qui y participent. Nous pouvons tous avoir un point commun, une copie unique de nos données, mais répartiée et synchronisée entre nous tous.

Vous allez me dire que dans le monde réel, les entreprises ne veulent pas que ces données soient visibles aux autres, et c’est vrai, vous avez raison, mais…j’ai une surprise pour vous.

La cryptographie est une des disciplines de la cryptologie s’attachant à protéger des messages

Toutes les données dans une blockchain sont enregistrées en utilisant la cryptographie. C’est la même technologie que nous utilisons tous les jours quand nous payons sur Internet, ou quand c’est marqué « Sécurisé » à coté de l’url sur notre navigateur web. Pour faire simple, nous avons deux clés, une privée et une publique. La clé privée est à nous, c’est comme notre email et mot de passe. Avec elle nous pouvons faire des transactions qui sont liées à nous. Avec la clé publique, un tiers peut vérifier que la transaction était bien réalisée par nous. Les deux clés sont liées entre elles, comme un frère et une sœur.

Vous commenciez à voir le potentiel ? Nous pouvons faire en sorte que deux personnes qui avant n’avaient pas d’expérience de travail ensemble et qui évidement n’avaient aucune raison de se faire confiance puisse maintenant se comporter comme des frères et sœurs. Travailler ensemble et le tout basée sur la confiance.

Indélébile, inoubliable, c’est la pièce qui manquait au puzzle. L’impossibilité au sabotage, altération ou changement des donnes. Pour se faire une idée il faut comprendre un autre concept de la cryptographie, le hash (pagaille, désordre, recouper et mélanger).

Le hashing réduit une donnée à une simple suite de caractères

Par exemple le hash pour « La blockchain » est « DA7BEB84237C00C897FA6436476F4DF46E64234D07EB185F1C863F59B0958526 ». La méthode la plus utilisée est le SHA-256. Le point fort de cette fonction est que si nous modifions juste un caractère, même juste un espace blanc, le résultat est complètement différent. Et nous ne pouvons jamais retrouver les données originales à partir du hash. Si nous vous donnons juste la suite de chiffres et de lettres, vous ne pourrez pas décrypter cela et revenir à la phrase originale. C’est donc entièrement crypté et confidentiel.

Comment la blockchain utilise cette fonction pour se protéger ? C’est tellement évident que parfois nous nous demandons pourquoi nous n’y avons pas pensé avant. Tous les blocs dans la blockchain sont liés entre eux. Par exemple, imaginons une blockchain avec 4 blocs (A->B->C->D), le bloc D est lié avec le C, B et A avec la méthode hash. Si nous changeons le bloc A, son hash sera plus le même, et en conséquence, le hash de B, C et D seront plus les mêmes. Voilà comment nous pouvons détecter si quelqu’un essayer d’altérer les transactions de bitcoins.

La folie du minage

Le processus pour verrouiller un bloc dans la blockchain de façon à qu’une fois fait, elle soit irréversible, s’appelle « mining », en français, minage.

Voici comment ça marche. Chaque fois que quelqu’un annonce une nouvelle transaction dans la blockchain, ça peut être moi, toi, au quelqu’un d’autre, c’est ouvert à tout le monde : les ordinateurs du réseau vont faire la course pour résoudre un puzzle mathématique très compliqué. Le premier qui trouve la solution l’annonce au réseau, et la transaction est acceptée si les autres ordinateurs valident qu’aucun d’actif présent dans le bloc n’a déjà été utilisé. Grâce à ce système vous ne pouvez pas vendre deux fois votre ticket de concert dans une blockchain basée sur la vente de tickets par exemple. Citizen Ticket et Active Ticketing travaillent sur ça en ce moment.

Le minage est devenu tellement populaire et rentable (car le mineur est récompensé en recevant une contrepartie : quelques fractions d’un bitcoin par exemple) que nous avons vu apparaitre des ordinateurs dédiés spécifiquement au minage de crypto-monnaies, comme le « Antminer S9 » de Bitman. Les fameuses fermes de minage sont constituées avec des milliers d’ordinateurs comme celui-ci.

Ce sytème de minage s’appelle « Proof of Work », ou preuve de travail en français. Et il a quelques inconvénients.

Le premier problème, c’est la consommation électrique. Les ordinateurs spécialisés pour le minage demandent beaucoup d’électricité pour faire les calculs nécessaires pour réaliser la preuve de travail. Les statistiques indiquent qu’actuellement le minage du Bitcoin utilise autant d’électricité que 4.4 millions de maisons.

Je ne veux pas rentrer dans un débat si cette consommation est justifiée ou pas. Mais dire seulement que le Bitcoin consomme énormément d’électricité et s’arrêter à ça, ce n’est pas juste. C’est marrant que les médias parlent de la consommation du réseau bitcoin maintenant, mais que nous n’avons jamais entendu parler de la consommation de l’extraction d’or, la production de l’aluminium ou tout simplement les structures nécessaires pour maintenir l’EURO ou le DOLLAR. Et ne vous trompez pas, c’est beaucoup plus que la consommation du bitcoin, surtout que nous ne pouvons pas vraiment calculer sa consommation avec exactitude, contrairement à la consommation du réseau bitcoin.

Comment allons-nous résoudre le problème de la consommation électrique des crypto-monnaies ?

Contrairement aux exemples cités en haut, les crypto-monnaies évoluent. D’une part parce que les fermes de minage se déplacent là où la production d’électricité est entièrement renouvelable. L’Islande commence à devenir ainsi le point central du réseau bitcoin, pourquoi ? Parce que l’électricité produite est 100% renouvelable. Et d’une autre part, la preuve de travail ce n’est pas la seule, la « Proof of Stake » ou, preuve d’enjeu en français, est une autre façon de faire du minage pour une blockchain, et elle est beaucoup moins demandante en consommation d’électricité. Le projet Ethereum, qui est responsable de la crypto-monnaie ether est actuellement entrain de travailler sur cette nouvelle façon de miner.

L’autre inconvénient, c’est que les transactions sont relativement lentes. PayPal ou Visa sont capables de faire des centaines de transactions par seconde, mais le bitcoin est capable d’en faire que 3 ou 4. En 2008 Satashi Nakamoto décrivait le bitcoin comme une monnaie digitale pair à pair, mais en réalité ce n’est pas fait pour acheter votre baguette tous les matins, son rôle est bien plus important.

Les contrats intelligents ou « Smart contracts »

La crypto-monnaie Ether, utilisée dans le réseau Ethereum a été la première à développer ce concept. Un contrat intelligent est un programme qui prend des actions automatisées du style « if-this-then-that », « si ceci alors cela ». Par exemple, quand nous vendons une voiture, un contrat intelligent pourra faire toute la paperasse concernant la vente, comme le transfert de la clé cryptographique vers l’acheteur. Ou un contrat intelligent pour la chaîne de production alimentaire, qui va enregistrer à chaque fois les produits changent d’endroit, avec la date, le lieu et l’état. Des exemples on peut les trouver sans souci et dans de nombreux domaines, mais le principe c’est que tout est beaucoup plus sécurisé et efficace. Nous ne pouvons ainsi pas faire la même transaction deux fois. Et le plus important, c’est que tout le monde peut avoir une confiance totale dans ce système.

Au vingtième siècle nous avons vu l’arrivée du GPS, de l’email et de l’internet, demain sera le tour des protocoles blockchain

Nous pouvons voir les contrats intelligents comme protocoles blockchain. Si nous prenons comme exemple le réseau Ethereum. Nous retrouvons deux couches bien distantes. La première est la blockchain de la crypto-monnaie Ether, et la deuxième est la couche de contrats intelligents, avec ses tokens et ses propres spécifications.

Avec le Bitcoin nous n’avons que la première couche, nous n’avons pas la couche programmable. Rootstock ou RSK est le premier contrat intelligent open source qui amène cette deuxième couche au bitcoin. Grâce à cette dimension de couches, nous pouvons bien séparer les différentes entités. D’un côté la blockchain du bitcoin, qui n’est pas faite pour les paiements de tous les jours, mais plus pour sécuriser et instaurer la confiance globale sur les données. Et d’un autre côté la couche programmable, avec laquelle nous pouvons faire l’impossible, un PayPal décentralisé, un système d’identités digitales décentralisé, un Uber décentralisé. Tous ces projets ne sont pas encore réalisables actuellement, mais tous les jours nous avançons un peu plus vers cet objectif. L’internet n’a pas été créé en deux jours, alors soyons encore un peu patient…

Quelle est la différence entre Uber ou Facebook et leurs homonymes décentralisés ?

Avant de vous expliquer pourquoi ce sont deux choses très différentes, je veux vous expliquer autre chose… 😜

Le GPS, tout le monde sait ce que ça représente. Une technologie qui nous permet de connaitre notre position sur la planète en tout moment, grâce aux satellites qui tournent en orbite autour de la Terre. Mais à qui appartient cette technologie ? Au domaine public, c’est une technologie open source, il n’y a pas d’organisme derrière qui impose ses règles.

Imaginons juste pour un instant que la technologie GPS était restée en dehors du domaine public. Autour des années 90, une startup de la Silicon Valley aurait vu que la demande sur cette technologie était en forte augmentation. Elle aurait développé un simili du GPS, mais bien sûr, centralisé et propriétaire. Après quelques années où nous aurions vu une lutte entre 3/4 startups pour le monopole, une serait sortie vainqueur. Cette startup aurait eu à sa disposition tous les mouvements sur la planète entière, ça fait peur non ? Le livre de George Orwell 1984 n’aurait été rien du tout comparé à ce futur.

Si nous reprenons l’exemple de Uber. Brad Burnham, un associé de Fred Wilson de Union Square Ventures, une société d’investissement, suggère un scénario d’un Uber décentralisé. Si vous ne savez par hasard, pas encore ce qu’est Uber, c’est tout simplement une plateforme de coordination entre des chauffeurs et les passagers. Le problème vient quand la société prend le monopole sur l’activité. Elle peut appliquer ses normes, ses tarifs, tout ce qu’elle veut, et nous en plus, lui donnons les informations de notre carte bancaire ou bien encore de nos trajets. L’innovation qu’il y avait au début va se faire de moins en moins, tout simplement, parce que Uber n’a plus besoin de s’améliorer, personne ne peut réussir à atteindre leur propre technologie et service.

En quoi son homonyme décentralisé est-il meilleur ?

Cet homonyme sera développé sous la forme d’un protocole sur la première couche, comme par exemple avec le protocole RSK sur le réseau bitcoin. Nous pouvons faire le parrallèle avec le GPS, un protocole qui me donne ma position actuelle, et se dire que ce protocole est aussi simple qu’une demande du type : je suis là et je voudrais aller là-bas. Une blockchain pourra enregistrer tous les trajets de tous les utilisateurs, ses cartes bancaires, ses favoris. Comme la basse de données de Uber actuellement, mais décentralisé, sécurisé et synchronisé entre tous les participants du réseau. Ce protocole serait ouvert et deviendrait un standard. Maintenant n’importe qui pourrait développer un service autour de ce protocole, comme n’importe qui peut faire une application autour du GPS. Seuls les meilleurs se démarqueront alors.

Le vrai gros point positif, nos données appartiendront plus à une unique entité mais à nous seulement. Grâce à la cryptographie, nos données seront stockées chiffrées. Quand nous utilisons un Iphone, ou quand nous envoyons des messages avec WhatsApp ou Telegram, l’intégralité de nos messages sont chiffrés. Ce qui veut dire que même si c’est Apple ou Facebook qui garde ces messages, ils ont illisibles pour un humain. Il faut la clé privée (vous vous rappelez non ? 😝), je ne vais pas rentrer dans les détails techniques, mais personne à part vous ne l’a et donc ne peut voir ces messages.

Ma conclusion

Comme l’internet à il y a déjà plus de vingt ans, la blockchain est une révolution, offrant un nombre infini de possibilités. La première version de l’internet avait émergé d’un laboratoire de recherche du département de défense du gouvernement américain il y a 50 ans. Aujourd’hui si nous voulons avancer, c’est à nous tous de le faire.

Pour l’instant la blockchain peut sembler comme la pire expression d’une spéculation capitaliste, et en même temps, ça reste très obscure à comprendre. Mais la beauté des protocoles ouverts d’internet, ou Wikipedia, constituent les exemples les plus impressionnants de la production commune dans l’histoire de l’humanité. Alors allons-y, fonçons vers cette révolution Blockchain dans tous les domaines !

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